Le beatbox : Doit-on commencer que par les bases ?
On entend souvent « Apprends les bases d’abord », avant d’apprendre le lipsroll ou l’inward bass. Aussi évidente que cette formule puisse paraître, cette pratique a-t-elle vraiment prouvé son efficacité ?
Quelles sont les « bases » en Beatbox ?
Pour trouver ce que l’on cherche, il faut savoir ce que l’on cherche. Au même niveau que pour savoir de quoi nous parlons, il est important de définir ce que sont les « bases ».
Les bases en beatbox sont souvent relatives aux sons de percussion élémentaires, à savoir les sons suivants :
- La grosse caisse que l’on appellera : Le Kick (P)
- Le charleston que l’on nommera : Le Hi-Hat (t)
- Ainsi que la caisse claire souvent appelée : La Snare (Pf) ou (K) pour le Rimshot
À un niveau avancé, on retrouve de nombreuses caisses claires que je ne citerai pas car la liste serait trop longue, (ce sera peut-être l’objet d’un prochain article !).
À un niveau débutant, il existe également plusieurs types de caisses claires que nous allons citer :
- La caisse claire Outward K (il existe plusieurs variantes également)
- La caisse claire Inward K
- La caisse claire Pf
Pour te donner une idée de quels sons nous parlons, tu peux regarder ce cours d’introduction sur les fondamentaux du beatbox réalisé par FootboxG. Il est accessible gratuitement.
Le role d’un beatboxeur
Le beatbox , c’est l’art de faire de la musique avec sa bouche. Cela passe par l’imitation d’instruments tels que la batterie, la trompette, le scratch ou n’importe quel instrument de ton choix. Avec l’évolution du beatbox, on peut également considérer qu’inventer des sons fait partie intégrante de la discipline.
On n’entend pas souvent que l’apprentissage des sons à usage mélodique tels que la trompette, le saxophone ou encore des basses constituent une base solide lorsque l’on débute en beatbox. Cela peut s’expliquer par une difficulté ou un temps d’apprentissage plus élevé que pour des sons percussifs.
Mais gardez en tête qu’un beatboxeur est un musicien polyvalent : il ou elle est rythmicien, vocaliste, compositeur, imitateur et instrumentiste.
Les notions a connaitre en Beatbox
Le beatboxeur étant un musicien polyvalent, cela veut dire qu’il est vivement recommandé de connaître les notions musicales élémentaires. Ces notions sont :
- Le tempo, les temps et mesures, le rythme pour l’aspect rythmique
- Les gammes, les notes, les intervalles musicaux et les accords pour l’aspect mélodique. Cela s’avère TRÈS important lorsque l’on travaille en groupe (tag-team, crew ou avec d’autres musiciens : chanteurs ou instrumentistes mais aussi d’autres artistes : danseurs, freestyleurs football, …)
- La propreté des sons. Ce critère est spécifique au beatbox. Tu travailleras tes sons pour qu’ils soient clairs et bien exécutés. Cela veut dire que tes kicks, tes hi-hats ou tes snares doivent être consistants au niveau du volume et de la qualité.
Les batteurs, guitaristes, pianistes, chanteurs et autres instrumentistes apprennent ces notions, alors pourquoi pas les beatboxeurs ?
Certains diront que la théorie ne sert à rien et que rien ne vaut la pratique. Libre à toi de choisir ce mode de fonctionnement. En effet, tu peux travailler ton oreille musicale de différentes manières. Certains musiciens ne connaissent rien à la théorie musicale et ne sont pas pour autant de mauvais musiciens.
Le beatboxeur est également « sound designer ». Celui-ci va entendre des sons et les reproduire à la bouche. Il est donc naturellement important d’équilibrer son spectre fréquentiel, mais cela est un domaine plus technique qui mériterait un article complet sur le sujet.
Tes beatboxeurs favoris ont-ils vraiment commence uniquement par les bases ?
Synopsys :
« J’ai commencé le beatbox uniquement avec des sons de batterie. »
FootboxG :
« Dans un premier temps, j’aimerais dire que tu ne dois pas commencer uniquement par les bases. Les sons de base restent néanmoins les plus importants.
Je conseillerais d’explorer le plus possible et surtout de se faire plaisir, ce qui peut se produire en essayant des techniques avancées de beatbox.
Si tu travailles de façon disciplinée, je recommanderais de se concentrer sur les bases dans un premier temps, et ensuite se pencher sur des techniques plus avancées comme des basses ou des effets.
Quand j’ai commencé le beatbox, j’ai essayé des techniques impossibles et j’ai pris beaucoup de plaisir en les essayant et en expérimentant. Mais j’ai réalisé que plus je voulais participer à des compétitions sérieuses, plus mes bases étaient SUPER importantes. »
Alexinho :
« Tout est relatif, cela dépend de ce que tu veux faire avec le Beatbox. Veux-tu entrer dans la scène battle, la scène concert ? Ou les deux ?
Alors oui je pense que c’est primordial d’apprendre les sons qui te permettent de créer des rythmes et certains genres de musique.
Après, il y a des cas plus particuliers et je pense notamment à Michael Winslow qui était spécialisé dans les sons de la vie de tous les jours.
Mais pour le Beatbox axé battle, ou le Beatbox comme outil musical, je pense que c’est nécessaire d’apprendre les sons et les rythmes de base. Il y a différentes façons de les comprendre, de les appréhender et de les exécuter ! »
Alem :
« À la question « Doit-on commencer uniquement par les bases en beatbox ? », mon avis est divisé ! Je vais dire oui et non.
Pourquoi oui ? Oui car avoir des bases solides (sons de batterie), c’est très important quand on commence le beatbox.
Par contre, j’ai aussi envie de dire non. Apprendre des sons originaux quand tu ne sais pas beatboxer c’est super bien. Prenons l’exemple suivant :
Imagine quelqu’un qui commence le beatbox plutôt avec des « FX » pendant un an (« FX » est le terme raccourci de « effects » en anglais qui veut dire « effet ». Cela englobe des sons de la vie quotidienne, des sons qui peuvent représenter tout et n’importe quoi), et qui apprend les bases ensuite. Ce beatboxeur va avoir une palette large d’ « FX ». Et je connais des beatboxeurs qui ont commencé comme ça. Ils n’avaient pas ou peu de rythme au début, mais ils avaient plein d’ « FX ».
À l’inverse, prenons quelqu’un qui commence uniquement par des bases pendant un an. Il n’aura probablement pas ou presque pas d’originalité. A-t-il bien fait d’apprendre les bases uniquement au début ? Réponse : Je ne sais pas, tout dépend de l’objectif.
Est-ce que tu veux faire de la compétition ? Si oui la question serait : « doit-on commencer uniquement par les bases si on veut participer à un championnat dans les deux années suivantes ? ».
Tout dépend de ton objectif. C’est l’objectif qui va déterminer l’importance de commencer par les bases uniquement, ou par d’autres sons.
Si l’objectif c’est de faire un concert, tenir un rythme, faire les championnats de France, pour moi il faut commencer par les bases uniquement car c’est très important de savoir tenir un rythme.
Par contre si l’objectif c’est de se faire plaisir, libre à toi de choisir d’apprendre les sons qui te font envie. Ça peut être des FX, imiter des bruits de la vie quotidienne. »
BigBen :
« Mon expérience personnelle et ce que je recommande sont différentes.
Je m’explique :
Quand j’apprends quelque chose, j’aime bien le travailler longtemps et à fond. Ce n’est pas ce que je recommande et c’est simplement mon mode de fonctionnement qui veut ça, c’est ça qui me plait.
Ce que je recommande, c’est de s’entraîner tous les jours à faire des bases (grosses caisses, charleys, caisses claires), mais je pense aussi que le plus gros du temps doit être consacré à découvrir de nouvelles choses et il y a deux raisons à cela :
- Tu augmentes ta créativité en découvrant et en expérimentant des choses.
- Physiquement, ta bouche a besoin de faire un maximum de mouvements. Faire beaucoup de choses dès le début augmente la dextérité et permet une meilleure capacité d’apprentissage au niveau musculaire pour apprendre des sons plus compliqués à l’avenir ! »
Fais-toi plaisir, mais ne neglige pas les bases
Comme évoqué précédemment, on entend souvent « Basics first », littéralement « les bases d’abord ». C’est vrai, les bases sont primordiales pour débuter le beatbox et ne pas se retrouver bloqué à un moment ou un autre dans le futur.
Cependant, si un son, une technique t’attire, ne te retiens pas de l’apprendre sous prétexte qu’il faut acquérir les bases d’abord. Le processus d’apprentissage doit rester un plaisir et non une corvée !
Ceci dit, ce n’est pas une excuse pour aller se jeter sur des sons ou techniques super complexes sans développer ses facultés rythmiques et la propreté des sons basiques !
Si tu souhaites en apprendre davantage, tu peux te rendre sur la page principale de Lyrebird. Tu y trouveras une grande variété de ressources !
Ta vision du beatbox
Ton apprentissage dépendra également de ta vision du beatbox. Vois-tu cela comme une performance musicale, voire sportive ? Considères-tu que le côté musical est plus important que le reste ? Ou simplement un mix des deux ? À toi d’y réfléchir. Dis-nous en commentaire !
N’oublie pas que le beatbox n’est pas qu’une discipline de battle et qu’il existe en France et dans le monde des projets musicaux avec du beatbox !
En voici un :
Ce qu’il faut retenir
- Prioriser l’apprentissage des sons percussifs élémentaires à savoir : le Kick (grosse caisse), le Hi-hat (charley/charleston), la Snare Pf (caisse claire Pf), Outward K (K expiré) et Inward <K (K inspiré)
- Ne pas négliger l’aspect mélodique : entraîne-toi à reproduire des mélodies à la voix, en fredonnant, et si tu apprends un son d’instrument comme la trompette, tu peux également t’entraîner à reproduire des mélodies en trompette.
- Fais-toi plaisir, si un son ou une technique te plaît, vas-y ! Ne te fie pas aux gens qui te disent « arrête d’apprendre ça et retourne sur tes bases ! ». Un conseil bienveillant serait plutôt « C’est super que tu apprennes cette technique ! Ceci dit, je trouve que ta caisse claire manque de puissance (ou de propreté), tu devrais la retravailler ! »
Et toi, quelle est ton expérience ? Par quoi as-tu commencé le beatbox ? Dis-nous en commentaire ci-dessous !
Merci d’avoir lu l’article !
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